Cheikh ‘Abdur-Rahmân ibn Nâssir As-Sa’dî

 

 

Biographie du grand savant de Qasîm[1]Cheikh cAbdur-Rahmân ibn Nâsir As-Sac[2]

الشيخ أبو عبد الله عبد الرحمن بن ناصر بن عبد الله بن ناصر السعدي الناصري التميمي ويعرف اختصاراً ابن سعدي

Sa naissance et son éducation

Cheikh cAbdur-Rahmân ibn Nâsir ibn cAbdullâh ibn Nâsir ibn Hamad Âl Sacdî At-Tamîmî[3] est né en 1307 de l’hégire (1889 G) à cUnayzah, dans la région de Qasîm, en Arabie Saoudite.

Sa mère meurt alors qu’il n’a que quatre ans ; trois ans plus tard, son père décède également. Il grandit donc orphelin, élevé par la dernière épouse de son père, qui lui accorde beaucoup de tendresse.

À l’adolescence, il emménage dans la maison de son frère ainé, Hamad, où il est éduqué dans une atmosphère religieuse.

Ses enseignants

Il mémorise le Coran complet avant l’âge de treize ans.

Il commence très jeune à apprendre les sciences islamiques auprès des savants de sa ville, comme le cheikh Muhammad ibn cAbdul-Karîm Ash-Shibl, cheikh cAbd Allah ibn cÂ’idh, et plus tard, avec le cheikh Ibrâhîm ibn Jâsir, et le cheikh Sâlih ibn Uthmân, le juge d’Unayzah, cAlî ibn Muhammad As-Sinânî et d’autres, chacun dans sa spécialité.

Il étudie encore auprès du grand savant mauritanien Muhammad Ash-Shanqîtî, l’auteur du Tafsîr Adhwâ’ ul-Bayân, venu s’établir dans la région de cUnayzah.

Il semblerait que le cheikh ait également étudié une période en Égypte, avec les savants d’Al-Azhar.

Très vite, il délaisse toute activité professionnelle pour s’adonner entièrement à l’apprentissage de la science religieuse et à l’enseignement.

Ses élèves

Ses compagnons d’études voient rapidement que le cheikh les surpasse en science et ils lui demandent de leur donner des cours. Donc, dès son adolescence, le cheikh enseigne en même temps qu’il apprend.

On dénombre près de cent cinquante élèves du cheikh As-Sacdî dont un peu plus de quarante ont marqué leur époque et ont occupé de hautes fonctions religieuses.

Parmi eux, on peut citer :

  • Cheikh Muhammad Ibn Sâlih Al-cUthaymîn, le savant connu,
  • Cheikh cAbd Allah ibn cAbd Al-cAzîz Al-cAqîl
  • Cheikh cAbd Allah ibn cAbd Rahmân Âl Bassâm, le cheikh, le savant, l’historien, auteur de Tawdhîh al-Ahkâm, un commentaire de Bulûgh al-Marâm, et Tayssîr al-Allâm, commentaire de cUmdat al-Ahkâm.
  • Cheikh cAbd Al-cAzîz Âl-Salmân, et bien d’autres.

Qu’Allah leur accorde à tous Sa miséricorde.

Cheikh cAbd Allah Âl Bassâm dit de lui : « Une fois que les horizons de la science (religieuse) se sont ouverts devant lui, il s’est détaché de ce qui était la tradition là où il vivait, qui consistait à ne suivre que le rite Hanbalite, pour se consacrer à la lecture des livres d’Exégèse du Coran, les recueils de hadiths, les livres traitant de l’Unicité, et les ouvrages de cheikh al-Islam Ibn Taymiyyah et de son élève Ibn al-Qayyim. Son esprit s’est ouvert et il est sorti du cadre de l’imitation des savants qui l’ont précédé (at-Taqlîd) pour rentrer dans le cadre de l’effort de recherche (Ijtihâd) basé sur le Coran et la Sunna. Ainsi, il s’est mis à donner l’avis qui lui semblait prépondérant entre les différents avis, en se basant sur les preuves textuelles, … »[4]

Sa personnalité

Cheikh cAbd Allah Al-cAqîl témoigne : « La personnalité de notre enseignant, et j’ai eu l’occasion de le côtoyer de près, est l’alliance de ce qui fait les grands savants : le sérieux avec la simplicité, l’étendue de la science avec la modestie, l’audace [à se prononcer pour la vérité] avec la sagesse, la patience, le sang-froid, l’indulgence, la bienveillance, la générosité et le comportement exemplaire. »[5]

Sa mort

Le cheikh est décédé le 23 Jumâda ath-Thânî de l’an 1376 de l’hégire, laissant trois fils derrière lui.

Toute la population de cUnayzah suivit son cortège funèbre. Les habitants étaient conscients d’avoir perdu en la personnalité du cheikh, leur mufti, l’imam de la Grande Mosquée, leur prêcheur et conseiller ; il avait été pour eux, pendant près de cinquante ans, un exemple à suivre autant dans la science et son apprentissage, que dans le comportement et les relations sociales.

Qu’Allah fasse miséricorde au cheikh et lui accorde une place élevée au Paradis. Âmîn.

Ses ouvrages

Cheikh as-Sacdî a laissé plus d’une trentaine d’ouvrages, certains sous forme d’épitres courts, et d’autres plus longs.

L’ensemble de son œuvre a été réédité en Novembre 2011 par l’association al-cAnûd, à Riyadh, en 26 volumes qui comprennent des ouvrages inédits.

Son ouvrage le plus connu reste sans conteste son Exégèse du Coran Tayssîr al-Karîm ar-Rahmân fî Tafsîr Kalâm il-Mannân.[6]

Son résumé dans le Fiqh intutilé Minhaj as-Sâlikîn est un classique que l’on étudie dans les écoles et les mosquées en Arabie Saoudite jusqu’à aujourd’hui.

Dans le domaine du Hadith, il a écrit Bahjat Qulûb al-Abrâr qui est une compilation de quatre-vingt-dix-neuf hadiths avec un commentaire concis de trois ou quatre pages par hadith.

C’est cet ouvrage que nous avons le plaisir de présenter au public francophone pour la première fois.

 

Qu’Allah en accorde le bénéfice à l’auteur, au traducteur, à l’éditeur, tous ceux qui ont contribué à la publication, et en fasse profiter largement les lecteurs. Amîn.

[1] Adapté d’une biographie de l’auteur écrite par le Cheikh cAbd Allah ibn cAbd Al-cAzîz Al-cAqîl, décédé le 8 du mois de Chawwâl 1432 H (6 Septembre 2011). Qu’Allah leur accorde à tous deux Sa miséricorde.

[2] Région centrale de l’Arabie.

[3] De la tribu des Bânî Tâmîm.

[4] Cheikh cAbd Allah Âl Bassâm, cUlamâ’ Najd khilâl Thamaniat Qurûn.

[5] Cheikh cAbd Allah ibn cAbd Al-cAzîz Al-cAqîl, Biographie de Cheikh As-Sacdî.

[6] La meilleure édition est sans aucun doute celle revue et éditée par le cheikh cAbd ar-Rahmân Al-Luwayhiq (Mu’asasat ar-Rissâlah, Beyrouth).


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